The Ramones ©Photo Denis O’Regan
Chronique du livre ”Raw Power Une histoire du punk américain”.

Stan Cuesta. 2019.  

Edition Castor Music.  

Le punk n’est pas une musique. Encore moins un look. C’est un état d’esprit. Mais où et quand est-il né ? On pense bien évidemment à la scène new-yorkaise des années 1970 qui gravitait autour du CBGB, ce club mythique où Television, Patti Smith, les Ramones et des dizaines d’autres ont fait leurs premiers pas. Mais l’esprit punk, mélange de romantisme et de sauvagerie, d’amateurisme et de goût de l’expérimentation, est apparu bien avant, au cœur de l’Amérique profonde, avec les groupes garage des sixties, voire même avec le rockabilly des années cinquante.
Ce livre raconte l’explosion de ce fabuleux bouillonnement créatif, en retraçant le parcours parfois météorique de grands précurseurs du genre, dont l’influence sur les générations futures sera inversement proportionnelle au succès rencontré à leur époque : Hasil Adkins, Sonics, Seeds, Velvet Underground, Stooges, MC5, Modern Lovers, New York Dolls, Suicide, ils sont tous là ! Sans oublier cette fameuse vague new-yorkaise qui donnera naissance à de grands groupes aux esthétiques très variées, comme Blondie ou Talking Heads, puis à la no wave, à la new wave et, en Californie, au mouvement hardcore, une autre idée du punk, plus violente et moins intellectuelle. Au XXIe siècle, le punk est partout – du sommet des ventes avec Green Day aux plus petits clubs du monde entier – et est devenu l’influence incontournable de tout ce que le rock produit encore d’intéressant, des Strokes au White Stripes.
En proposant une vision originale de l’histoire foisonnante d’un des derniers mouvements majeurs de la musique populaire, ce livre réhabilite un genre trop souvent réduit à une caricature pour lui redonner la place qu’il mérite, celle d’une formidable aventure artistique.

Couverture : The Ramones (Johnny Ramone et Joey Ramone) en concert à la Roundhouse de Londres, le 5 juin 1977 (Photo Denis O’Regan/Getty Images)