"LOU REED THE VELVET UNDERGROUND".

Stan Cuesta. 2019.  

Le Velvet Underground a connu un destin incroyable. Dans les années 1960, dans le sillage d’Andy Warhol, avant-gardiste, provocateur et beaucoup trop en avance sur son époque, il n’a eu aucun succès ! Mais comme l’a dit Brian Eno, si pratiquement personne n’a acheté ses disques à leur sortie, ceux qui l’ont fait ont ensuite tous formé leur propre groupe… Inexorablement, le Velvet a fait de plus en plus d’émules, notamment dans le mouvement punk, jusqu’à devenir aujourd’hui l’un des groupes qui ont le plus durablement marqué l’histoire du rock.

Le Velvet Underground a dès ses débuts été soumis à une tension créatrice originale et productive due aux origines radicalement différentes de ses deux leaders. Lou Reed, pur new-yorkais, proche de la rue et d’une certaine littérature décadente liée à la drogue et aux déviances en tous genres (William Burroughs, Hubert Selby Jr.), qu’il a étudiée avec le poète alcoolique Delmore Schwartz, était aussi un fan de rock’n’roll, de doo-wop et de pop. De son côté, John Cale, jeune prodige gallois de la musique classique et contemporaine ayant étudié le piano et l’alto, était venu se dévergonder à New York et se frotter à l’avant-garde (John Cage, Terry Riley, La Monte Young). Le groupe était donc placé sous les signes en apparence contradictoires de la pop music et de l’avant-garde expérimentale… À leurs côtés, Sterling Morrison (guitare) et Moe Tucker (batterie) apportaient un côté rock garage à une musique décidément très riche.
Ce livre analyse la production discographique du Velvet Underground, qui n’a publié que quatre albums lors de sa trop brève existence, mais qui a vu sortir une pléiade de disques après sa séparation : live, inédits et autres pirates devenus officiels… Parallèlement, depuis 1970, les trois figures principales du groupe se sont lancées dans des carrières solo s’une richesse incroyable, que ce livre détaille chronologiquement. Lou Reed, bien sûr, dont une bonne partie de la discographie est constituée par l’enregistrement de chansons ébauchées avec le Velvet, et qui obtiendra enfin le succès avec « Walk On The Wild Side ». John Cale, dont la trajectoire solo va s’avérer d’une richesse époustouflante entre avant-garde et pop chatoyante et dont l’élan créatif ne semble toujours pas vouloir s’arrêter. Nico, enfin, qui publiera, souvent avec l’aide de ses deux acolytes, des œuvres d’une beauté et d’une originalité totalement inouïes.
Stan Cuesta écoute et collectionne les disques du Velvet Underground, de Lou Reed, de John Cale et de Nico depuis son plus jeune âge. Ils ont produit sur lui, comme sur un nombre incalculable de fans de musique, un effet dévastateur, jusqu’à décider de sa « carrière » de journaliste, au cours de laquelle il n’a eu de cesse voir en concert et d’interviewer ces artistes mythiques.

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